A la vie, à la mort

Nos vies nous sont précieuses car nous sommes destinés à mourir.

Dit autrement, c'est parce que nous disparaitrons certainement que chaque moment détient une saveur unique.

Si les choses étaient immuables et moi immortel, quel plaisir aurais je à vivre ceci plutôt que cela ? Tout ne me serait il pas égal ?

En ces temps d'anesthésie générale, on voudrait nous prémunir de la mort et c'est la vie qui est comme abolie, mise entre parenthèses.

La Vie et la Mort sont deux sœurs jumelles qui dansent et jouent ensemble le plus clair de leur temps, elles ne peuvent se passer l'une de l'autre. Elles sont les filles d'un Dieu qui les aime sans favoritisme.

En brave humain, nous voudrions choisir l'une au détriment de l'autre. Bien tenté, peine perdue.

Quelque chose meurt en nous avant que le nouveau n'advienne, pas de printemps sans hiver. Nos vieilles mécaniques, nos automatismes vides de Sève se désagrègent pour notre plus grand bien. Ce que l'on retient nous retient... Il faut du vide pour créer du plein.

Le chaos rend l'harmonie visible et désirable.

Ces voix fanées et froides qui nous invitent à nous réduire manquent d'inspiration.

On n'épargne pas la souffrance du monde en s'interdisant la Joie de vivre.