Amour-propre
- Julien BEAUVOIS-MOCHOT
- 17 juil. 2024
- 2 min de lecture
Voici un nouveau billet d'humeur...
L'amour-propre a mauvaise presse car on le confond aisément avec un amour immodéré de soi. Il y a embrouille !
N'est -il pas plutôt une condition nécessaire à des échanges féconds où l'intégrité ne cède pas face au marchandage relationnel?
On peut être aussi flexible mais à faire l'élastique, on perd l'essentiel de notre être dans la marée humaine des pulsions immatures. À contrario, se croire inamovible, c'est porter le fardeau d'une armure de plomb aux feuilles d'or, nous rendant alors aveugle à toute communication qualitative et profonde.
L'ouverture prônée par tant de tenants de la vertu nébuleuse bon marché, ne peut tenir que si suffisamment de structure soutient notre personnalité et nos organisations. Si je m'ouvrais à toi plus que je ne me considère, je chercherai à te donner les clés de mon royaume en fermant les yeux comme si tu étais un envoyé du Ciel.
C'est donc bien à mi-chemin que l'équilibre cesse d'être précaire ou hasardeux et qu'on peut avoir un commerce agréable avec ses semblables sans renier sa part ou battre sa coulpe.
Dans le théâtre de la comédie humaine, le cynisme et l'idéalisme murmurent à nos oreilles, chacun espérant recueillir nos suffrages, prêts à sacrifier tout un pan du réel. La démonstration est frappante dans le cercle politique qui nous comprime.
Cœur chaud et tête froide, on évite la tiédeur des âmes rêches ou déboussolées et le ventre mou des vendeurs de rêves. Le discernement est un art martial qui requiert de la pratique et de bons usages.
C'est qu'il en faut du courage pour traverser les tempêtes et ne pas céder à l'ivresse des victoires.

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