Croire
- Julien BEAUVOIS-MOCHOT
- 29 août 2023
- 2 min de lecture
Dans la série formulation piégeuse, Le fameux "Croire en soi"... Ou comment regarder le soleil, les pieds dans la vase. Promis, on y passera pas la nuit. Puisqu'une chose n'existe que parce que son contraire se maintient, même en coulisse, je me suis dit que pour croire en soi, il fallait fatalement douter de soi. Avoir douté, douter demain, écarter toute espèce de doute. Croire devient une entreprise héroïque dont les borgnes seront friands et les imbéciles ravis.
Mais sacré nom d'une pipe en bois, comment pourrais-je croire en moi alors que je sais et sens déjà que j'existe, que je vis, que je respire.
Croire en mon potentiel ? Pour juger mes réalisations passées insatisfaisantes ? Pour ne pas être à même de définir un cadre à mon action ?
Oui vous m'avez vu venir de loin, je vais encore rivaliser d'ingéniosité pour mettre en pièce l'esprit du moment. De quoi cette injonction à croire en nous-même est le symptôme? L'absurdité du monde et notre multiplicité nous sont-ils à ce point intolérables ?
Mais dites-moi mes chers, comment pourrions-nous ne pas être nous-même ? Nous avons bien nos zones d'ombres, nos pensées impures et des envies fugaces d'éradiquer nos semblables. Peu importe, en maître de nos embarcations et des actes que l'on pose, il n'est nullement besoin de croire.
Et si l'on se jugeait infi(r)me, indigne, insignifiant, c'est bien cette croyance qu'il faudrait regarder en face puis tirer la chasse dans un soupir de satisfaction.
Bref, à mon avis, il vaut mieux être que croire en soi, c'est un chemin plus direct pour des expériences plus vivaces. Et ça nous épargne au passage la culpabilité de ne pas avoir été assez.
Ciao la compagnie, un big up à Yvette Hörner et Tina Turner
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