Sans action, la délibération reste vaine

Marcher sur un fil solide Préférer l'équilibre au précipice L'harmonie n'a rien d'un supplice.

Si l'usage de l'impératif n'est plus en odeur de sainteté, le puritanisme a un nouveau visage, rappelons toutefois cette punchline bien sentie d'Henri Bergson, qui soit dit en passant savait porter le chapeau:

"Il faut agir en homme de pensée et penser en homme d'action."

Feu mon père disait peu ou prou la même chose: "Sans action, la délibération reste vaine". Cette phrase que je feignais de ne pas entendre avait la vertu implacable de me scotcher au sol...

Il est encore urgent et temps, me dis-je, de ne plus opposer l'être au faire, le savoir à l'avoir. L'utilisation du lavoir requiert bien un savon !

Il nous faudrait chacun agir dans le sens des valeurs que l'on se donne pour vrai à titre individuel. Nous devrions bien rencontrer une poignée de semblables à la croisée des chemins.

Renoncer à produire quoique ce soit au nom de l'être, ce serait comme confondre les contingences et l'essence, le relatif et l'absolu, pour ne toucher au final que l'ennui, cet enfant du néant et du devenir.

C'est encore incriminer la matière et la juger trop corruptible pour vouloir la pétrir et s'y impliquer avec application.

À contrario, comment prétendre vivre quand on se refuse le farniente, le strictement rien faire. Faudrait-il courir pour échapper à l'angoisse de l'immobilité et de notre possible inutilité ?

Amitiés,

Julien

Ici bas, les armoiries d'une famille dont je porte en partie le sang. Quoiqu'il advienne nous demeurons des bâtards ou des sangs-mêlés.